Le travail de LYZANE POTVIN se distingue par ses travaux hautement psychologiques, qui oscillent entre la figuration et l’abstraction.
Marquée de préoccupations aux résonnances humanistes qui visent le corps,
non seulement le corps physique mais l’être tout entier, elle emploie différents
moyens d’expression aussi variés que la photographie, la peinture, le dessin,
le collage, l’assemblage et la performance. Elle travaille par accumulation, grattage, déchirure et soustraction de matière.
Les corps qu’elle peint, dessine ou photographie acquièrent un caractère profondément incarné là où les tensions sont parfois insoutenables.
Centrés autour de diverses thématiques sociales telle la
sexualité, la violence, la douleur, la maladie, l’angoisse, la peur,
l’itinérance ou la place de la femme dans notre société, ses travaux abordent
avant tout et avec une sensibilité manifeste, la fragilité humaine.
L’utilisation de l’autoportrait est l’élément déclencheur et le cœur de sa
démarche. Elle démarre en photographiant son corps ou des parties de
celui-ci qu’elle agrandit et maroufle sur le support pour y intervenir avec
différents outils et médiums. L’utilisation du chalumeau y est omniprésente ;
à l’aide du feu elle abime et transforme les images d’origine.
Elle brouille les pistes, mélange et métamorphose sa propre image afin d’interroger et de faire apparaître les malaises de notre époque.
Typique de sa fascination pour la représentation du corps, le thème du personnage solitaire ou en groupe devient un leitmotiv dans son travail, introduisant d’ores et déjà la direction d’une longue et profonde réflexion sur
la condition humaine. A l’aide des diverses techniques qu’elle développe
depuis quelques années, elle trace les négociations délicates du corps entre
l’être et le non-être ainsi que la tension paradoxale entre l’espoir et le désespoir. Par l’autoportrait elle laisse place à l’interprétation introspective du spectateur.
L’intérêt qu’elle porte à la femme est indéniable, elle se met en scène de façon allégorique et la plasticité de ses œuvres invite au dépassement du sujet initial. En se mettant en scène de la sorte, elle incarne toutes les femmes.
Le travail de LYZANE POTVIN témoigne de l’importance de nos liens humains
et de nos expériences communes dans un monde complexe et incertain.
LYZANE POTVIN’s artwork is characterized by a highly psychologic
approach, oscillating beetween figuration and abstraction.
Having in mind the body (not only physicality but the being as a whole)
through a humanistic outlook, she uses different means of expression such
as photography, painting, drawing, collage, assemblage and performance.
She works by accumulation, scraping, tearing and substraction of matter.
The bodies she paints, draws, or photographs acquire a deeply embodied aspect where tensions are sometimes unbearable.
Centered around various social themes such as sexuality, violence, pain,
illness, anxiety, fear, homelessness or women’s place in society, her work addresses the theme of human vulnerability with obvious sensitivity.
The use of the self-portrait is a trigger at the heart of her approach.
She starts by photographing her body, or parts of it that she enlarges.
These are then applied to the support before intervening in a variety
of ways. Blowtorch use is omnipresent ; it damages and transforms the
original images.
She blurs and mixes the codes through a transformation process of her
own image, in order to question and reveal our times’ unrest.
Themes of loneliness and togetherness becomes a leitmotif in her work
that introduces a long and deep reflection about human condition.
Using various techniques developed over the past few years,
she traces the body’s boundaries between being and non-being and the paradoxical tensions between hope and despair. Her self-portraits are
then open to viewers’ interpretation.
Her interest about women is undeniable as she stages herself in an
allegorical way ; the plasticity of her works invite us to go beyond
the initial subject. She embodies every woman by revealing herself.
LYZANE POTVIN‘s artwork demonstrates the importance of human ties
and shared experiences in a complex and uncertain world.
Traduction : Heïdi Deschênes-Doré – Martin Dubé